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Comment définir cette population, au delà de ce que les médias montrent, de l’impression trompeuse d’un simple effet de mode et des débats de terminologie, et pourquoi s’en préoccuper? Le mythe d’un surdoué « hyper-performant » et « sur-avantagé » domine dans les esprits (y compris chez certains thérapeutes), avec en fond les confusions régnant autour de la notion d’intelligence, alors même que les psychologues reçoivent de plus en plus de patients, enfants et adultes en souffrance, présentant ce profil singulier, vulnérables psychiquement, car leur mode de fonctionnement est atypique. L’intellect et l’émotionnel se mêlant en eux de manière permanente, leur personnalité se construit singulièrement avec ces ressources-là, puissantes mais avec des bases inhabituelles, qui doivent être reconnues, intégrées et exploitées pour devenir une force et non source de trouble. La terminologie utilisée est souvent discutable en raison des confusions que les différents termes impliquent, le terme « zèbre » que [je] leur préfère et ai choisi a l’avantage de les affranchir de ces a priori : le zèbre, difficilement apprivoisable, se fond dans le décor tout en s’y distinguant par des caractères (leurs rayures) propres à chaque individu… ça colle.
Les recherches en neurosciences menées sur cette population tendent à démontrer des particularités neurobiologiques, et viennent en appui des observations des thérapeutes sur la singularité de cette pensée. Mais elles ne disent pas comment vivre avec les difficultés qu’elle pose au niveau du « ressentir », du « dire », du « faire ». Et c’est pourtant tout l’enjeu, dont la reconnaissance constitue le point de départ, y compris chez l’adulte, car ce mode de fonctionnement ne disparaît pas avec les années et, bien souvent, le surdoué vit avec un image erronée de qui il est, presque étranger parmi les autres, en recherche, en souffrance.
Si l’on reprend les éléments du développement d’une personne surdouée, on note que dès la naissance, il existe des singularités (langage, motricité, comportement). Les premières réactions de l’entourage poseront les premières bases de l’estime de soi. Durant l’enfance viennent s’ajouter les problématiques d’adaptation de ces particularités avec la scolarité, c’est alors que naissent les premières désillusions, l’ennui, les difficultés de socialisation qui vont entamer cette estime et une certaine confiance en l’autre. C’est là aussi que les relations avec les adultes et notamment les parents vont se complexifier. A l’adolescence, les problématiques identitaires, les choix de vie nécessaires et une lucidité affinée viendront encore renforcer angoisses, sentiments de vacuité et écorner un peu plus l’image de soi. Des pathologies spécifiques pourront alors apparaître, nécessitant des prises en charges psychologiques adaptées à ce fonctionnement singulier. Arrivée enfin à l’âge adulte, la personne surdouée demeure avec ce sentiment de différence, l’impression de ne pas vraiment être un « adulte » tel qu’elle l’imaginait.
Se découvrir surdoué implique un dépassement de l’image de soi, souvent négative, et une prise en compte de toutes les composantes de la personnalité des surdoués, au delà de la sur-efficience. A l’âge adulte cela débute souvent par l’intermédiaire de diagnostics posés dans l’entourage ou à travers des rencontres, des lectures, qui font office de miroirs. Sauter le pas vers le bilan psychologique est difficile et courageux, et ce sera le seul moyen pour valider ses hypothèses. Le diagnostic se fait à partir d’une évaluation intellectuelle (en général, il s’envisage à partir d’un score de QI de 130) associée à une exploration de la personnalité par un psychologue expérimenté. La démarche diagnostique est toujours une démarche globale, d’autres éléments (hors QI) devront impérativement être considérés, et seul le psychologue peut effectuer ce travail. Quel que soit le résultat, le bilan permet à la personne de mieux se comprendre. Plusieurs étapes se distinguent dans le cheminement post-bilan : soulagement, puis doutes (tests, compétence du psychologue… tout est bon lorsque l’on se trouve avec cette difficulté de se reconstruire une image différente de soi), puis colère (sentiment de gâchis, peur de ne pas se montrer à la hauteur, maintenant que l’on sait). Le diagnostic est un choc qui fait parfois perdre le nord, et après lequel l’objectif « faire » (en faire quelque chose) masque celui bien plus essentiel d’ « être », d’être enfin soi. Se faire accompagner pourra alors être d’une aide précieuse. On pourra choisir de le dire à certaines personnes de son entourage pour être enfin compris ou pas, ce qui importe surtout c’est ce que le diagnostic va changer dans le regard que l’on porte sur soi, car c’est ce regard-là qui modifiera celui des autres. On pourra choisir encore de rencontrer d’autres personnes concernées par la douance et parfois cela fera avancer très vite si l’on sait en contourner les écueils (ghettoïsation notamment).
Si chaque personnalité est unique, on relève plusieurs facettes communes. On peut tout d’abord noter qu’une certaine typologie se dessine chez les surdoués : ceux qui acceptent le cadre (qu’ils s’étouffent dans une vie banale, au risque de développer des dépressions ou qu’ils utilisent toute leur énergie à réussir engoncés dans ce cadre, à ne montrer aucune faiblesse au risque de développer une angoisse chronique), ceux qui s’affrontent au cadre (créatifs, mais frustrés, en colère, souvent découragés), ceux qui évoluent sans cadre (vivant leur vie mais errants dans le flou, désabusés). Bien entendu, ces groupes ne sont pas figés et l’on peut passer de l’un à l’autre au cours de la vie. Quel que soit son fonctionnement, accéder au sentiment de réussite est vital mais souvent utopique pour un surdoué, or l’idée traditionnelle de ce qu’est la « réussite » ne convient généralement pas à l’image qu’il s’en fait lui. Le bonheur semble un idéal lointain pour cet adulte dont l’âme d’enfant demeure vivace, accolée au sentiment contradictoire d’être « sans âge » (hypermaturité), et de n’être pas indépendant d’un contexte global (dans l’espace et dans le temps). Il est perpétuellement tiraillé entre ce qu’il pense et ce qu’il peut mettre en application, en décalage aussi, et souvent en difficulté lorsqu’il s’agit de vivre le moment présent.
Être un adulte surdoué n’est pas simple, et cela tient autant à la manière dont la personnalité s’est construite qu’au fonctionnement spécifique qui perdure, avec des facettes qui peuvent se retrouver chez d’autres types de personnalités, mais dont l’intensité n’a pas d’égales : lucidité acérée, sentiment de peur omniprésent, sentiment de culpabilité, sensation d’incomplétude, ennui permanent, envie, empathie, hypersensibilité et hyperconscience, sentiment de solitude, amitiés ambivalentes entre engagement indéfectible et repli lié à la peur de la déception, incompréhension réciproque entre soi et le monde, idéalisme, hypercontrôle, absences… chacune de ces caractéristiques colore la personnalité d’une teinte unique. Chacune de ses caractéristiques recèle en elle de nouvelles sources de douleur psychique potentielle.
Pour le cas de la femme surdouée, d’autres éléments encore sont à prendre en compte. Elle adoptera plus fréquemment une stratégie d’hyperadaptation qui pourra finir par devenir très lourde à porter (douleurs cristallisée plutôt qu’extériorisées), d’autant qu’elle trouvera rarement une aide extérieure (elles intimident). Si elle est mère, il lui faudra également gérer les relations avec son enfant (souvent surdoué également) et avec le monde scolaire, ce qui la replacera face à ses propres démons, notamment face à cette peur de ne pas être à la hauteur. Quant à construire un couple… il lui faudra pouvoir réussir à être elle-même sans faire peur ou être vécue comme « castratrice »…
Si l’on considère ce couple, on notera que, fréquemment, les deux personnes qui le composent sont surdouées, leurs failles et leurs forces répondant positivement à celles de l’autre. Le diagnostic lorsqu’il n’est pas posé avant la formation du couple va apporter un élément nouveau, le couple sera nécessairement repensé et réajusté à la lumière de cette nouvelle information. Parfois une thérapie sera nécessaire. Un couple de surdoués n’est pas nécessairement un couple heureux, de nombreux paramètres entrent en ligne de compte…
Pour finir, il paraît important de parler des surdoués qui vont bien, car ils existent, même si les psychologues les connaissent moins (ils ne consultent pas). On peut cependant appréhender, à travers les enfants et adolescents qui grandissent sereinement, les composantes probables de l’accès à l’épanouissement pour un surdoué avec principalement une estime de soi solide, et un développement mesuré entre adaptation et affirmation de soi. A l’âge adulte, la résilience, la plasticité cérébrale, la capacité à saisir les petits bonheurs de la vie et à utiliser ses ressources particulières (intelligence, hypersensibilité, créativité, capacité à rebondir, empathie, énergie notamment) seront les clés du mieux-être, rien n’est donc perdu. Un surdoué devra simplement garder en tête les mécanismes qui peuvent laisser place à des pathologies et peuvent faire sombrer. Les thérapeutes, eux, devront retenir que si la douance n’est pas une pathologie, elle peut induire une souffrance qui se manifestera d’une manière toute particulière. Connaître et reconnaître ce fonctionnement sera indispensable à un diagnostic correct et une prise en charge adaptée.
« Rien n’est jamais joué tant que l’on est en vie »!
Résumé publié après relecture de l’auteur et avec son approbation.
Bonjour,
Je suis heureux d’être “tombé” sur cette article. Il est si parlant qu’il en devient réconfortant pour moi. C’est le premier sentiment que j’en ai en tout cas.
Au delà de ce résumé, la lecture du livre me devient donc nécessaire.
Entre temps quelques questions se posent.
Comment établir dans de bonnes conditions un diagnostic chez un adulte?
Où trouver le thérapeute avec qui, il sera possible de le poser en toute confiance?
Puisque les surdoués qui vont bien existent, des lieux pour échanger avec sont ils trouvables également?
Il est possible que je trouve des réponses en consultant d’une manière plus approfondie, ce blog que je découvre à l’instant.
On peut dire que j’ai fait l’huître à sa lecture.
J’ai trouvé la peinture trop maladive.
Personnellement je rame depuis qques mois en sachant que je serais peut-être HP. Je me retrouve dans beaucoup de domaines mais je me sens toujours seul même au milieu de la foule, même dans mon couple… Je ne sais plus comment aborder cette “différence” et comment construire une vie à 2 quand on arrive pas à se faire comprendre et à être compris… si qqu’un a des suggestions…
Je pense que la premiere chose a faire pour etre compris, c’est d’en discuter avec ta compagne. Se comprendre soi-meme, se faire comprendre… Elle ne peut pas comprendre si elle ne sait pas.
Tout les gens ‘normaux’ ne reagissent pas de la meme facon. J’ai eu l’occasion de m’appercevoir de cela en parlant de ce livre avec des amis. Tu sauras bien si ta compagne est la bonne en lui en parlant. Si elle ne l’accepte pas ou ne peut pas changer, alors peut-etre qu’il te faudra changer. (Changer de compagne, je veux dire.) Il est toujours possible de trouver le bonheur. Il y a des gens qui peuvent te comprendre, puisqu’il sont comme toi.
Fait le test. Et part de la.
Bonjour à vous, je viens de découvrir cette page dont le sujet me tient à coeur. J’ai lu le livre dont il est question il y a à peine quelques jours et j’ai laissé un message à Jeane Siaud facchin sur son site. Je doute qu’elle ait en ce moment le temps d’y prêter attention, mais tout de même, et je ne sais pas si ce sera utile, je tenais à disposer ce message ici (s’il vous gène vous pourrez le supprimer sans souci) :
“Bonjour, j’ai une simple question à vous poser, une unique question :
(Celle-ci ne concerne pas votre dernier livre, mais « trop intelligent pour être heureux ? L’adulte surdoué »)
J’imagine que j’ai fort peu de chance d’avoir une réponse ou un contact directement de vous, mais j’aimerai vous demander :
Serait-il possible, selon vous, de se reconnaître et en touts points (sur l’ensemble et 98% des détails), dans votre diagnostic concernant la douance ignorée d’une personnalité de l’enfance à l’âge adulte, sans pour autant être ce type de personnes auxquelles vous faites références?
Nous serions face à deux possibilités, pour faire simple, soit des troubles psychologiques (ou autres) provoqueraient des différences excessives près des autres, soit une différence excessive des autres influerait une souffrance relationnelle si la différence n’est pas ‘comprise’ et respectée.
Tout est possible… Ce serait ma réponse, d’autant plus que j’ai 27 ans : votre livre est le premier livre de ma vie que j’ai vraiment ‘lu’, entièrement. Il est aussi le premier que j’ai choisi d’acheter, et aussi d’ouvrir en sachant que j’allais le finir.
Bien entendu il y a une part de reconnaissance dans les mots que je vous destine, mais ce n’est je pense clairement pas le but de mon approche. Je ne vous connais pas, en revanche je ressens votre foi, votre conviction dans votre démarche.
Si l’on devait se faire diagnostiquer dans le domaine de la ’douance’, il est clair qu’il serait plus recevable de découvrir un bilan psychologique ‘négatif ‘ (ne révélant que des troubles psychologiques et non une surdouance) venant de quelqu’un ayant une compétence similaire à la vôtre (connaissant vos positions si complètes et modernes sur le sujet).
Je voulais vous dire aussi qu’à travers cette état de pensée, même en étant perdu, même en étant dans une période où les repères d’une vie manquent (une pièce manquant parfois dangereusement au puzzle), il est d’autant plus impossible de confier un diagnostique de cette sorte à quiconque n’ai pas votre expérience et votre implication sur le sujet.
Ici l’erreur de diagnostic achèverait une vie, mais dans ce domaine je précise bien, s’il devait y avoir une confirmation de ‘nullité’ ou de névrose généralisée, ce serait de vous que l’information paraîtrait justifiée, réelle, ce serait de vous ou de quelqu’un comme vous que la personne ayant doutée d’elle-même pourra l’entendre et l’accepter.
Si l’on se sent si différent et profondément dans certaines approches, pourrons-nous prendre le moindre risque de la gâcher si l’on pense qu’elle peut être un atout? Même si l’on sait qu’elle peut avoir des inconvénients.
Nous n’irions pas voir quelqu’un qui risquerait de la voir à son opposé et nous détruire injustement, comme cela semble être fréquemment le cas.
Certaines personnes anonymes ont pu évoquer votre livre comme dangereux, je ne pense pas que ce soit le cas. Effectivement il donne de la force, car vous communiquer une force par votre expérience et vos convictions, en l’ayant lu l’on se sent plus déterminé à agir pour soi, à aller vers l’autre aussi, à faire confiance à quelqu’un d’autre qu’à soi (avoir un regard extérieur), à décider de faire face à sa place dans la société.
Peut être, si nous sommes concerné, sommes-nous heureux avec nous-même, avec la vie, ce que l’on est et ce que l’on fait, alors nous savons nous donner une place qui sait en tout cas ne pas nous rendre malheureux, et peut-être même parfois heureux, vivant, existant (seul pourtant). Une place que l’on ne trouve pas, que l’on ne parvient pas à retrouver, ni à créer, dans un groupe, dans la société, entouré, visible. Cette place c’est la pièce qui manque au puzzle, l’unique pièce qui en fait pourtant un sens plus précis de sa réalité. Et cette réalité qui peut être décisive, le doute et son contraste pouvant être si fort parfois.
Ce qui est dangereux, ce sont les erreurs de diagnostique de professionnelles de santé certifiés, comme le type de psychiatres ou de psychologues dont vous faites mentions.
« je dois aller le voir, mais s’il se trompe ? Déjà que moi-même je pense que me tromperais à ses tests ».
Merci.
Pm”
Bonjour, PM.
La complexité et la longueur de ton message montrent à quel point tu es angoissé à l’idée d’être diagnostiqué “normal” et non HP.
Car tu dis en gros qu’un diagnostic erroné pourrait t’achever.
Tout d’abord, ce n’est pas le résultat d’un diagnostic qui t’achèvera, ni qui te donnera les clefs du bonheur. Peut-être que si tu avais lu d’autres livres avant, tu saurais combien d’autres facteurs entrent en ligne de compte. Les témoignages, par exemple, sont très utiles, quand les gens qui ont souffert puis se sont reconstruits et ont enfin trouvé le bonheur, racontent dans leur livre ce qui les a aidés et comment ils s’y sont pris, afin de faire profiter les lecteurs que cela intéresse.
Ensuite, le résultat des tests ne sera pas erroné. Tu n’auras pas affaire aux questions d’UN psy, mais aux questions élaborées par plusieurs spécialistes et définies comme officielles dans plusieurs pays.
Enfin, si tu estimes avoir des raisons de vouloir vérifier ton potentiel, parce que tu te reconnais dans 98%des descriptions des caractéritiques des personnes douées, c’est sûrement que tu es concerné, donc rassure-toi. Cela dit, même si tu te trompais, contrairement à ce que tu crois, ça n’aurait pas d’incidence sur ton moral car ce n’est de toute façon pas la douance qui rend heureux.
Mais, – j’espère que je me trompe – peut-être souhaites-tu éperduement être surdoué, au point de craindre le résultat des test, sur lesquels tu reporteras toute la responsabilité en cas de résultat “négatif” ?
Il ne faut pas trop miser sur le haut potentiel pour changer ta vie. Si tes doutes sont confirmés par le résultat des tests, tant mieux, tu trouveras des conseils adaptés. Mais il te faudra toujours user d’humilité, de courage, de persévérance pour bien grandir, de toute façon. 🙂
Bonne route à toi.
Sophie
Bonjour,
Après l’avoir lu, j’ai fini par sauter le pas pour vérifier, et je me suis inscrit à l’association Mensa, pour rencontrer d’autres personnes dans la même situation.
Bonjour PM,
Tout comme Sophie je suis touchée par ton message. Je ne suis pas surdouée mais pense vivre avec un surdoué donc je peux comprendre la difficulté de ta compagne a te comprendre, et inversement car elle aussi doit avoir des difficulté je pense à comprendre les phases ou tu souhaite être fusionnel ou celles ou tu choisit la distanciation. Pour ma part j’ai compris bien des choses sur les difficultés que nous avions dans notre couple le jour ou j’ai lu des articles sur la surdouance. Alors je dirai simplement une chose concernant ton angoisse à être diagnostiqué HP ou surdoué. Je suis en train de lire le livre de Richard BANDLER “un cerveau pour changer”. Richard Bandler est à l’origine avec John Grinder de la PNL. Dans ce livre il commence par expliquer que les troubles mentaux sont bien souvent une invention des psy qui cherchent partout les problèmes mentaux et il donne son exemple “Dans le domaine de la programmation par ordinateur, nous sommes tellement fous que nous pouvons nous en prendre à n’importe qui. Tout individu capable de s’asseoir devant un ordinateur 24h par jour, en essayant de ramener l’expérience à des zéros et des uns, est tellement hors du monde de l’expérience humaine normale que je peux dire qu’il est fou, et même pire. J’ai décidé il y a longtemps que, puisque je n’arrivais pas à trouver quelqu’un d’aussi dingue que moi, le gens ne devaient pas vraiment être détraqués. J’ai remarqué depuis que les gens travaillent à la perfection. Je n’aime pas toujours ce qu’ils font, ou cela ne leur plait pas toujours, mas ils sont capables de le faire de manière systématique et sans relâche. Ils ne sont pas détraqués, ils font simplement quelque chose de différents de ce que nous (ou eux) cherchons. Si vous fabriquez des images vraiment vivantes dans votre tête – surtout si vous pouvez le faire de manière externe- vous pouvez apprendre à devenir ingénieur ou psychotique. L’une des deux activité rapporte plus que l’autre….. Ce que les gens font a une structure, et si vous arrivez à découvrir cette structure, vous pouvez la changer. Vous pouvez également trouver les contextes où cette structure s’inscrirait de manière parfaite. Pensez à la procrastination. Pourquoi ne pas utiliser ce talent pour remettre à plus tard votre malaise quand quelqu’un vous insulte ? Oh je sais que je devrais me sentir mal maintenant mais je le ferais plus tard…. ” Je suis profondément convaincue qu’il a raison, plus on cherchera chez quelqu’un ou chez soi des troubles mentaux, plus vous aller en trouver. Est-ce pour cela que vous devez être mis dans une boite “malade mentale doit aller en HP”??? Le propre du surdoué est souvent de douter tout le temps de sa légitimité à être sur cette terre, à pouvoir vivre, être heureux, …. être intelligent être digne d’attention ou d’amour. En ce qui me concerne avec le peu d’expérience que j’ai avec mon conjoint, le gens surdoués me touchent profondément, ils sont d’une sincérité à toute épreuve, pas de faux semblants, la vie avec eux est sans cesse faite d’imprévus, de surprises, de dépassement de soi, rien de linéaire de calculer, de définitif, d’acquis… alors oui les moments ou je suis cajolée, rassurée, dorlotée sont pas fréquents, mon conjoint attend beaucoup de moi, surtout dans les périodes ou il perd confiance en lui, on prend souvent en pleine face des phrases du genre “de toute façon tu es la seule à si peu me connaître” parfois on se demande pourquoi il nous a choisit dans la mesure ou on le déçoit régulièrement et qu’il nous le fait bien comprendre. Dans ces moments je pense que le seul remède est de lâcher prise et de se remémorer toutes les raisons qui font qu’on l’aime par dessus tout. En tous les cas sans lui je pense que je n’aurai pas la même vie aujourd’hui, la même lucidité le même courage à être moi même et vivre à 200%, on apprend à se recentrer sur les choses essentielles et éliminer le superflus. Alors non vous n’êtes pas des spécimens de foire et oui vous valez le coup d’être connus, reconnus, de vivre au grand jour et de partager votre surdouance qui fait partie de vous et dont vous n’avez pas à rougir.
Bonjour,
Un livre que j’ai envie de lire, pour compléter ce que j’ai découvert quand j’ai lu “Je pense trop”. Enfin se sentir comprise, et enfin se comprendre après 28 ans, ca change beaucoup la vision qu’on a de soi! 🙂
Mais si je commente ici, c’est pour ces tests, qui si je comprends bien, déterminent notre “zèbritude” ou non. Mais je ne suis pas d’accord. Dans ma vision des choses, les tests QI peuvent indiquer une tendance générale, mais pas une réalité. Il a été prouvé, par exemple, que des tests QI passé avec des enfants avant ou apres les grandes vacances scolaires varient considérablement. De plus, un test qui mesure quelque chose d’aussi polymorphe et varié que l’intelligence ne peut pas prendre en compte ses mille et une facettes, non? Certaines, bien sûr, et même très bien résumer des tendances de notre intelligence. Pourquoi pas fixer un nombre à notre QI, il n’y a pas de problème pour moi, mais c’est cette utilisation de ce nombre qui me dérange: à partir de 120 nous sommes des zèbres? Donc si j’obtenais un QI de 110 en le faisant, je me serais trompée en me reconnaissant dans les traits d’un zèbre?
Je m’étale, je suis désolée, mais pour résumer: la définition de ce qu’est un zèbre est tellement riche et diversifié (empathie, intuition, sensibilité, pensée en arborescence, anxiété, etc) que je n’arrive pas comprendre ce que vient faire la nécessité d’un QI de 130 dans le diagnostic de la surdouance…?
Désolée désolée, je m’emporte, mais je cherche d’autres avis pour étoffer le mien! Salutations à tous! 🙂
Bonsoir.
Je pense comprendre parfaitement ta position. Moi-même, comment dire, je l’ai expérimenté. J’ai pété un gros cable de la quarantaine. On m’a diagnostiqué TDAH puis surdoué via un psy sans que je fasse de tests. Il faut dire que j’en ai passés alors enfants dans un silence assourdissant de mes parents. Alors viens la souffrance. Qui suis-je? Suis-je fou? Si je passais le test et que le diagnostic s’avérait négatif, je songerais alors n’être rien, complètement dingue, comme perdu dans un vide sidéral. Ce que je ressens au fond de moi est une colère immense. On triche, ce faux-self permanent. …
Bonsoir,
je pense qu’être ce “HP” ou “trop intelligent” est juste juste synonyme d’être en capacité de comprendre. Comprendre le monde qui nous entoure au sens le plus large possible du terme. Comprendre pourquoi on ne peut tolérer d’être heureux quand d’autres ont faim, ou plus “scientifiquement” comment n’as t’on – par exemple – toujours pas trouvé d’eau en Afrique alors que nous avons réussi à envoyer Curiosity sur mars pour y trouver des traces d’eau… Cet exemple grossi certes le trait, mais le vrai problème à mes yeux des “sachant” vient du refus de cet hypocrisies collectives qui, pour le coup, permets à nos contemporains de se faire plaisir en disant “si c’est pas moi, ce sera un autre…”
Longue vie aux utopistes qui croient comme moi que l’on peut “déranger” pour faire comprendre.
Bonjour à tous, je réponds a Chris972, qui répond à PM.
Je tiens juste à dire que ton message m’a hautement touché, et me redonne foi en ma compagne en cette période de trouble relatif que nous traversons elle et moi. J’en ai la larme à l’oeil. Ca fait tellement plaisir de voir que des personnes non diagnostiquées sont aussi attentives et compréhensives. Quelle chance il a… J’espère me montrer plus à la hauteur de l’amour que ma conjointe me porte à l’avenir. Mes amitiés, Martin.